5 septembre 2016
1
05
/09
/septembre
/2016
20:39
Lundi 5 septembre 2016,
Maurice a passé une nuit d'enfer souffrant de ses jambes, de ses pieds ; impossible pour lui de trouver le sommeil. Il m'appelle au milieu de la nuit pour le recouvrir. Par chance Alain était passé nous voir et il disposait d'une pile comme la nôtre a changé... ce qu'il a fait et du coup, la boite avec petite mélodie me réveille et j'arrive. J'ai bien vu son état et la difficulté de s'endormir.
Au matin, il est dans un état de fatigue extrême. Après les soins, il tente de dormir. Je range son lit, change ses serviettes à ses pieds totalement imbibées et je lui trouve des plaids pour se couvrir plus légers et moins encombrants qui lui conviennent mieux que de grosses couvertures. Je fais tourner une nouvelle machine. Ensuite je prépare le repas et nous mangeons un ragoût de pommes de terre, carottes et pruneaux... mêlé à des tripes... très bon.
Le jeune stagiaire du médecin, Barthélémy nous rend visite. Il effectue un électrocardiogramme sur mon époux qui a fait une nouvelle crise cardiaque samedi matin de dix heures à midi et qu'il a fini par calmer avec cinq coups de trinitrine et une dose de plus de morphine. Lorsqu'il est arrivé, il a constaté les doigts de Maurice devenus blancs comme de la craie. Ce que je découvre avec lui, j'avais simplement constaté depuis samedi une blancheur cireuse du visage permanente et que j'avais remarqué de temps à autre au cours de ces six derniers mois.
Notre médecin retenu par un autre patient arrive en coup de vent. Il dresse un bilan avec Barthélémy et me reparle du lazilix pour ses œdèmes... ah, non, on ne va pas recommencer avec ça !... Et il ne supporte plus la sonde avec son cancer !
En 2009, en plus de ses quarante deux comprimés par jour la dose de lazilix était allée dans les doses mortelles et cela ne lui ôtait pas ses œdèmes pour autant, bien au contraire, il n'a cessé de gonfler.
Cela l'a amené à prendre 167 kg, avec une sonde à demeure tellement le lazilix fait uriner sans arrêt, le faire devenir grabataire durant cinq mois avec un gros escarre dans les reins, des doses de diffu k car le lazilix lave le corps au point d'ôter tout le potassium, il avait l'oxygène 24 heures sur 24 car ses poumons avaient pris de l'eau et là-dessus il avait ramassé une orchite grosse comme une pastèque durant les cinq mois de soins palliatifs à domicile. De plus, il sautait de 50 cm au-dessus de son lit, tremblant de tous ses membres au point que j'ai dû inventé un stratagème pour le maintenir.
Chose plus étonnante encore quand le gastro-entérologue lui a supprimé absolument tous ses remèdes : pour le cœur, la tension, le Parkinson, j'en passe et des meilleures, le plavix à vie (ce qui l'a rendu hémophile) lazilix, diffu k, la morphine à dose mortelle, etc... etc... les bouteilles d'oxygène, la sonde à demeure, la chose la plus surprenante c'est qu'il a perdu tous ses œdèmes comme par enchantement... et le médecin des soins palliatifs qui venait le visiter à la maison dans cette période en voyant ses pieds gonflés au point que c'étaient devenus deux ballons sans aucun orteil, ne savait dire que :
– je n'ai jamais vu ça, je n'ai jamais vu ça ! ! !...
Le lazilix ne fait que pousser le cœur à produire plus d'eau et c'est la machine infernale qui se met en route d'autant que Maurice prend déjà un diurétique qui pour moi a le même effet 'pousser le cœur à produire encore plus d'eau' mais avec le cancer de la prostate il n'urinait plus et cela s'avérait nécessaire en 2013-2014. Maintenant, je ne sais pas. Si ça se trouve ce diurétique est le responsable de ses vilains œdèmes qui le supplicient depuis six mois !... Car le cœur malade produit le l'eau mais cela reste contenu si on lui fout la paix.
Il y a aussi la cortisone que le médecin s'emploie à diminuer d'un milligramme tous les mois, mais cela n'explique pas tout... et son manque d'assistance respiratoire depuis deux ans qui lui malmène le cœur et provoque des extrasystoles mais dont nous restons en panne du fait du service pneumologie ! ! !
L'expérience de 2009 me l'a prouvé par A + B. En tout cas nous avons vécu l'enfer par la faute de médecins irresponsables qui allaient tous de leur petite ordonnance sur un très grand malade affecté de sept pathologies gravissimes !
Comme ce neurologue - qui n'avait pas respecté l'avis du neurologue de l'hôpital neurologique de LYON qui lui avait absolument déconseillé les deux traitements (par ailleurs inefficaces) sur un malade atteint de trop de maladies et de trop de traitements (la dopamine pouvait le tuer en 24 heures) - et qui avait cependant prescrit l'autre protocole qui l'emmenait vers une mort lente. Ben voyons !
Le seul médecin avisé que nous avions fini par rencontrer au terme de cet enfer et sur le fil de la mort fut le gastro-entérologue, pour la circonstance très inspiré. Il a diagnostiqué un empoisonnement massif par overdose médicamenteuse et a stoppé tous traitements.
Maurice a survécu quatre ans à ce sevrage total de chimie... jusqu'au moment où souffrant de sa prostate, un médecin a recommencé le même schéma et devant sa tension trop haute (problème du Parkison : tension en yoyo), hop le zanidip qui l'a conduit à force de malaises et de grosses chutes sur la tête à l'hémorragie cérébrale avec un gros caillot qui datait de son AVC de 2001 (où aucun scanner n'avait été fait !) d'où la double trépanation (sans anesthésie : nous sommes encore au moyen-âge !).
Bref, avec la fréquentation des hôpitaux durant trente six ans, tout cet acharnement thérapeutique, cet arsenal de produits chimiques ont démoli ce bonhomme fort comme un roc et ont fait de sa vie un supplice récurrent et une fuite en avant avec la mort aux trousses ! Voilà le bilan !
Le médecin prescrit un léger sédatif 'alprazolam' pour l'aider à trouver le sommeil. Ce qui visiblement fonctionne, il somnolait cet après-midi et maintenant il dort.
J'aime et je respecte ce médecin formateur de tant de jeunes qui passent chez nous, tous aussi excellents les uns que les autres. Espérons que leur vigilance envers les laboratoires et industries pharmaceutiques, leur motivation, leur sens aiguës de leur responsabilité, leur humilité les conduiront vers une médecine plus avertie, plus consciente, plus humaine que celle qui a tendance à s'inscrire dans les faits depuis ces dernières années et qui conduisent à tant d'erreurs.
Notre cher Alain est passé en visite ce soir, il est resté près de nous un grand moment. Cela nous a fait du bien.
J'écris ces mots... et je ne tarderai sans doute pas à me coucher car je suis exténuée.
Published by Dana LANG, CONTEUR AUTEUR CREATEUR
-
dans
UN RADEAU DANS LE CIEL
commenter cet article …
commenter cet article …